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DAPAONG: APRÈS …

DAPAONG: APRÈS …

Une dizaine de jours après la célébration des fêtes de fin d’année, l’ambiance dans la ville de Dapaong est morose, en tout cas pour les commerçants et pour cause : les ménages ont mis la grande partie de leurs revenus dans les festivités de Noël et du nouvel an et au lendemain, nombreux sont qui tirent le diable par la queue. Notre rédaction a fait un tour au grand marché de Dapaong pour se faire une idée de la situation.

Curieux jour de marché ce samedi à Dapaong . Il est onze heures à la boucherie et le constat est surprenant : pas de files de motos garées, pas de bousculades autour des bouchers comme à l’accoutumée. L’artère qui y mène est clairsemée de quelques personnes au regard hagard. Les bouchers visiblement ennuyés devant leurs étalages sans clients étalent leurs plaintes à notre micro. ” _Depuis le matin, c’est avec peine j’ai pû vendre 7 kilos pour la viande de bœuf et seulement 2kg pour le petit ruminant. C’est vrai que nous sommes habitués à ces moments durs au lendemain des fêtes mais la situation de cette année est particulièrement inquiétante”._ se lamente Wahabou, la quarantaine.

Juste à côté de la boucherie, le grand magasin de vente d’articles vestimentaires vient de s’ouvrir et à la question de savoir pourquoi ouvrir aussi tardivement, le boutiquier dans une longue tunique nous laisse entendre qu’il est juste venu ouvrir pour ne pas rester à la maison mais qu’il est bien conscient qu’il ne vendra pas grand chose pour ce mois de janvier. Le coin qui connait un peu d’animation c’est le marché aux céréales. ” _Ici, nous vendons un peu un peu, il y’a certains qui viennent pour acheter 2 ou 3 bols. C’est surtout le maïs que nous vendons plus. C’est vrai que les clients se plaignent du coût trop élevé ( 700f le bol de 3,5kg) et déjà trop tôt mais ce n’est pas aussi de notre faute. Aujourd’hui il est difficile de trouver du maïs dans les marchés de village à cause des commerçants Ghanéens qui vont de maison en maison et proposent 60000f contre le sac de 100kg soit environ 1000f le bol de 3,5kg.”_ nous a confié maman Walia

Du marché des légumes à celui des volailles ou du bétail, l’ambiance reste la même, les plaintes des commerçants s’enchaînent et se ressemblent et tous affirment  s’abandonner au ciel afin d’espérer traverser un mois de Janvier qui sera sans aucun doute long et pénible. Quand “la janviose” parvient à s’ajouter à la crise liée au Corona virus, tous les ingrédients sont désormais réunis pour rendre davantage compliqué la gestion de l’après fêtes dans une région où près de 65% de la population vit avec moins d’un dollar par jour.

Robert DOUTI

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